vendredi 27 juillet 2012

Dimanche 22 juillet : une journée d'adieux et de rangement

De nouveau, je me lève tôt pour prendre ma dose désormais quotidienne d'endorphine. Une fois de plus, la séance est pliée en 45 minutes. J'apprendrais alors que j'ai raté de peu le départ des Science Ac' de Nouméa car ils sont partis en retard et que j'aurais pu effectivement leur dire au revoir. 
Cette fois-ci, malgré mon arrivée en heure d'embouteillages de la douche, je n'aurais pas à attendre, je prends la dernière des trois cabines fonctionnelles sur les cinq de l'aile. Comme hier, nous descendons peu de temps avant la fermeture du service du petit déjeuner. Ce matin, c'est retour aux céréales, avec à côté la permission explicite de prendre deux pots de yaourt. À notre tablée, aux côtés de Tazzio, Gabriel, Martyna, Léna, Nina, puis Manu, Camille, nous discutons du concert, puis d'un jeu sur les marques. 

Maëlle pour le dernier briefing, commun aux Sc Ac et aux bénévoles
Après avoir fait durer le petit déjeuner, nous montons dans nos chambres pour faire nos valises. Ce sera assez vite fait pour ma part, quoique mon sac de couchage me donne du fil à retordre. Gab' me propose une petite session musique pour agrémenter le rangement. Vient ensuite la partie délicate : faire descendre nos valises. Je suis moins à plaindre que Gabriel, car sa valise est vraiment énorme. Nous arrivions malgré tout au rez-de-Chaussée, attendant Maëlle pour le retour des clés et l'ouverture de la salle Weil. Au briefing, nous prenons le temps de former les équipes. Outres les choix par préférences, il est amusant de noter les quelques choix par évitement (nettoyer les vitres pour ne pas porter des tables ou des chaises/porter des tables et des chaises pour ne pas nettoyer les vitres....). Je choisis par vocation l'équipe des tables et des chaises. Par rapport aux années précédentes, je n'en ai pas déplacé tant que ça d'ailleurs. 

Notre équipe est la première à partir, nous nous retrouvons avec Camille en Cour aux Ernests pour nous organiser. Nous formons deux sous-équipes, une se chargeant de descendre des tables dans les salles info du NIR et de réaménager les salles R U/V et Cartan, l'autre de monter des tables et des chaises dans le bâtiment principal. Je choisis l'équipe du bâtiment principal pour y retrouver des anciens comme Tazzio, Hervé et Rémy, qui eux-même fuient le gymnase car ils ont déjà donné cette année. L'avantage du Festival en configuration réduite prends son sens ici : moins de salles à réaménager, la logistique des salles pouvait s'envisager en une demi-journée. Nous avons l'honneur d'avoir le chariot avec nous. Les fiches de Camille sont simples et claires, ce qui est appréciable pour suivre notre progression. Nous commençons par les tables, et par les salles du premier étage. Parmi ces salles, la salle Résistants qui remplace l'habituel amphi Rataud pour le spectacle du Jardin Expérimental. Une fois le retour à la normale de la salle, on réalise à quelle point la transformation est bluffante. La salle était tout simplement méconnaissable, pourtant les initiales GMPGMR rappelait qu'il y avait une scène devant une assemblée, 18h plus tôt. Le vidage du monument aux morts se poursuit vers la salle des actes, pour laquelle David vient de finir de ranger le matériel technique, mais qui est encore en cours de nettoyage par nos soins. Le transfert de la vingtaine de tables pèse dans les bras, même s'il s'agit des petites tables pliantes. 

Toutes les chaises en un voyage !
Vient ensuite...les salles ECLA, nouvelles sur le Festival. . pour les chaises, aucun problème, Une tournée d’ascenseur se charge de les monter, après, il y avait juste à refaire une disposition de classe. Côté tables, elles furent le théâtre d'une mission épique. Nous n'en croyons pas la feuille de Camille. D'après elle, une table, la grise manifestement, avait été descendue de la petite salle. Or elle n'est accessible que par un escalier qui semble trop étroit pour avoir permis cette manœuvre. Une fois passés au stade de la résolution, nous passons à l'action. Cela aurait mérité une vidéo. La table doit passer à la verticale, mais il est difficile d'engager les pieds. À une étape cruciale de la manœuvre, nous sommes gênés par une lampe de bureau accrochée au mur, pile au pire endroit. Malgré cela, nous parviendront à monter la table, sans dommages. Nous gérons les salles restantes en s'aménageant des pauses. L'un de nos retours par le monument aux morts est l'occasion d'étendre le «chariot taxi» au delà de l'équipe des tables et des chaises du bâtiment principal. Pour sa dernière tournée, C'est Laure et moi qui était aux commandes (je ne suis pas de trop pour corriger la tendance du charriot à tirer sur le côté), pour ramener au QG des Science Ac' (Marie et Océane) ainsi que des bénévoles, dont Jeff.



L'équipe déménagement en pause au QG
C'est lors de l'une de ces pauses que je suis intercepté par Jonas, qui cherche un remplaçant pour Akram à la signalétique. Peu avant de partir pour ma nouvelle mission, je réalise que la SEA, où se trouve mes housses de batterie (une longue histoire), est ouverte. J'y cours récupérer mes housses, et fais une première évaluation de leur transportabilité (passable). 












Ma nouvelle mission est simple, décoller les cures-dent des panneaux de la signalétique, qui vont rester en place dans un premier temps. Ma taille est un avantage certain pour cette tâche. Le seul point délicat de cette tâche est la gestion des cures-dents arrachés. Étant seul dans un premier temps, je subis leur accumulation dans mon autre main, et il est impossible de les faire atterrir tous dans la corbeille en les lâchant en hauteur. Ayant commencé au niveau de l'escalier C, ma progression en sens anti-horaire dans le bâtiment, ce qui me fait croiser l'équipe de nettoyage des vitres au niveau de l'entrée. L'équipe travaille en musique (grâce à une set-list jouée depuis un téléphone portable) je les entendais depuis l'escalier B. Je leur fais remarquer l'anomalie des ombres, que m'a montré Gabriel : avant nettoyage, il y avait des ombres des signes + et - ....mais plus les signes en question. Arrivé à l'escalier A, je sens que ma mission touche bientôt à sa fin....mais nous sommes appelés pour le déjeuner. Je suis partagé entre l'idée de finir les trois panneaux restants (en fait, il en restait six), ou partir avec l'équipe nettoyage pour ne pas être trop en retard. Je décide de suivre le mouvement. 

Photo non truquée...

De retour en cour aux Ernest, je suis en fin de fil d'attente, ce qui n'est pas motivant. J'ai l'impression que je pourrais retourner à l'étage pour en finir avec ces ultimes cure-dents. Mais être aux côtés de Nina dans la fil d'attente me motive à rester. La veille, en situation fort similaire, j'ai fait noter à Nicolas et Richard que la file d'attente était déjà une occasion de discussion entre convives, comme si elle faisait parti du repas. C'est ce qui avait rendu moins insupportable les 50 minutes d'attente du mercredi soir. Nicolas m'a fait remarquer que je vois toujours le bon côté des choses, tel un éternel optimiste. C'est un point que j'ai confirmé sans pouvoir l'expliquer.

Aujourd'hui, c'est salade de riz, cela me laisse indifférent : cela me rappeler les repas froids des années précédentes. J'ai alors cherché à prendre l’assiette la moins garnie....mal m'en a pris !! Elle était excellente en fait. Une fois servi, je file à la table de Pamela, Enzo, Ana-Maria, Laure, Julie et Aymeric. Mon arrivée est l'occasion d'une tournée générale de jus de raisin. Je rejoins une discussion très intéressante, porteuse d'anecdotes à côtés desquelles j'étais passé jusque là. Ce qui m'amuse, c'est que les faits évoqués ne m'étonnent guère tout en me surprenant (drôle de contradiction, non ?). Vient ensuite le dessert, nous bénéficions des trois dernières Danettes grâce au flair d'Enzo. Inévitablement, j'initie une séance photo. 





C'était le dernier repas, les derniers moments passés tous ensembles, Sciences Ac', bénévoles et organisateurs, et nous sommes tous en cour aux Ernest dans une ambiance paisible, permise par le temps clément. Je m'intéresse dans un premier temps à ma tablée, mais avec l'arrivée des tartes, cette dernière est définitivement dissoute, aussi je me cherche d'autres sujets. C'est l'occasion de rattraper en partie mon retard envers les Sciences Ac', mais pas envers les organisateurs, et je m'en rendrais compte bien trop tard. 

Là encore, l'euphorie est tout simplement indescriptible. Ça me semble trop réducteur de poser des mots-là dessus. Toujours est-il que ce sentiment heureux était bien plus fort que la tristesse de la séparation, du départ de l'ENS qui se rapprochait lentement. 

Pour la reprise, j'ai bien l'intention de retourner aux tables et aux chaises, aussi il me faut finir vite. Cela tombe bien, Tazzio vient m'aider. Après avoir expédié les derniers cures-dents au fond de notre corbeille à papier, Charbel me réquisitionne l'escabeau pour achever de remettre en état la salle Résistants. Il faut retirer le gaffeur en haut des fenêtres, et plus accessoirement, récupérer les lettres GMPGMR. Une fois le travail terminé, nous nous interrogeons sur le sort à réserver aux six lettres. les sigles possibles en feraient de magnifiques souvenirs, mais il nous faut être sûr de pouvoir en disposer (ce qui ne sera pas le cas finalement). Au retour, Gab, Alexandre, Charbel et moi rentrons avec le chariot, ce sera l'occasion de faire quelques photos sympas.


 

Effectivement, de retour au QG, l'ambiance dans le groupe sera «chasse-tâche», Laure suit Rémy pour des actions à mener à la cave, tandis que je me sens «orphelin» des missions que j'assurais avec tant d'enthousiasme, et qui sont désormais terminées. La chance finit par me sourire. En retournant cour aux Ernest, Je suis interpelé par Maëlle et Camille, qui cherchent l'escabeau. Pour l'avoir planqué en Résistants, je suis chargé de le récupérer et de le remettre à sa place. Sur le chemin, je croise Laure qui se propose de m'accompagner. Normalement, elle devait se contenter de me tenir compagnie, de me soutenir moralement dans cette tâche trop juste pour deux personnes. Mais sur le chemin, nous aurons la possibilité de venir en aide à d'autres membres de l'équipe en vidant les poubelles du nettoyage des salles (ainsi que «mes» cures-dents). Et cela tombe bien, les poubelles sont près de l'escalier A, ce qui fait que nous pouvons continuer notre route ensembles. 

Pour avoir eu du mal à retrouver la porte à code, je rentre seul au QG. Je retrouve Enzo et Ana-Maria, bien placés pour profiter de l'ultime goûter. Je n'ai pas une faim débordante, mais je ne peux refuser quelques carrés de chocolat ni les brioches façon ganache, encore moins leur irrésistible association. À l'issue du goûter (décidée pour ma part par le forfait des brioches), une nouvelle mission nous est confiée, à Tazzio, Léna et moi. jeter les fleurs qui ont servi à la soirée d'ouverture. Je ne me doutais pas à ce moment que c'était notre dernière mission. Je note à présent cette étonnante symétrie entre cette tâche et la toute première que j'ai effectué en arrivant cette année, monter les ballons de la scéno. Dans les deux cas, nous avons dérivé inévitablement vers une séance photo impliquant l'objet de la mission. Lors de notre entrée en matière, c'était fortement conoté chimie, aujourd'hui, nous sommes plutôt dans la biologie. Léna est notre premier sujet, mais Tazzio et son ami Pierre, Laure et moi, et même Jeanne, tous, nous y passons. Je poursuis mes prises de vues du côté du bassin aux Ernest, pour des photos de groupes avec les Sciences Ac'.

Il y est bientôt 16h, une vague de départ est annoncée. Nous nous rendons à l'entrée de la salle Weil pour faire nos adieux. L'idée était de n'oublier personne, et d'anticiper d'autres adieux en prévision de son propre départ. Nous accompagnons les partant jusqu'à la loge d'accueil. L'émotion est palpable, et même clairement visibles pour certains d'entre nous (larmes). On se dit alors à l'année prochaine....au plus tard. À peine Les Science Ac' Toulouse partis, voilà que Pamela et Ana-Maria nous quitte à leur tour. Elles nous gratifieront d'une chorégraphie improvisée sur l'air de Partir Un Jour. 

Avec tout cela, il faut songer à son propre départ. Je décide de caler le mien sur celui de Laure, que l'on ne reverra pas avant longtemps...Avec l'imminence du départ, il faut songer à récupérer son kit bénévole. Je choisis d'en prendre un plutôt léger, se résumant en tout et pour tout à deux ou trois ballons. Étant francilien (à quelques centaines de mètres près, je sais), je compte bien revenir pour avoir de quoi refaire l’ammoniac, du méthane et de l'eau en même temps, et pourquoi pas de l'éthanol. En attendant, il faut que tout ceux qui n'ont pas la possibilité de revenir facilement se servent ! Je ne prends pas de T-shirt (j'en ai pas trouvé à ma taille), pas d'affiches (j'en ai une vingtaine chez moi, la faute au mauvais coup du sort, cf premiers billets), et pas de vivres non plus, je me suis montré moins altruiste que les occasions précédentes (je le faisais de plus en plus pour mes cousins que pour moi). Un sentiment de précipitation se mêle à nos adieux, J'ai alors la frustration d'avoir oublié du monde dans ma tournée des salutations. Mais notre départ s'effectue avec résolution. Il y avait presque toute l'équipe de l'Opéra Rock, Aymeric et Manu étant partis plus tôt pour rapporter le matériel du concert. À peine la grille franchie, nous disons au revoir à Martyna, que son père est venu chercher. Arrivés au RER, Gabriel m'appelle : j'ai oublié mon sac principal, que je croyais avoir glissé dans ma housse de batterie. Je m'offre un sprint continu pour réparer cet oubli. Cet empressement tâchera un peu nos adieux, je me sens terriblement fautif et désespéré par ces housses de batterie que je n'avais pas prévu dans mon programme (à ce point !). 

Nous quittons Léna, Jeff et Nina avant de descendre sur le quai. Tazzio, Ovila et moi accompagnons Laure à son rendez-vous du retour, porte d'Orléans. Même dans ce trajet pour le moins banal, nous avons trouvé le moyen d'ajouter des péripéties à notre parcours. Tout d'abord, nous descendons à Denfert-Rochereau, alors que nous souhaitions prendre le tramway. Ensuite, nous descendons par l'entrée vers la station, ce qui nous amène devant un mur de valideurs, infranchissable dans ce sens. Il nous faut retrouver la bonne sortie, et ne pas se tromper, car Tazzio et moi sommes très chargés. 
Enfin sur la ligne 4 !!!
Enfin dans les tout derniers mètres, je décapite ma fautive housse à hardware, il est désormais quasi-impossible de la tirer pour la faire rouler. Malgré cela, nous arrivons avec vingt minutes d'avance au point de rendez-vous. Après avoir déjoué les plans d'un diéséliste meurtrier, nous pouvons nous consacrer tranquillement à notre ultime discussion, de notre utlime réunion par le Festival Paris Montagne. Laure et Ovila nous parlent de leurs perspectives scolaires pour l'année prochaine, ils entrent tous les deux en DUT. Nous évoquons nos possibles rencontres ultérieures (surtout de Laure, puisque c'est bien elle la plus difficile à rencontrer pour nous), mais pour l'instant les occasions s'annoncent rares. En cet instant je mesure la gravité de la situation. Dans moins de vingt minutes, ce sera «retour à la vie normale», pendant près de 350 jours, hors quelques évènements, qui ne peuvent rivaliser avec le Festival à la fois sur la durée et sur l'intensité. Je suis «anesthésié» dans mon constat par la magie du moment, cette intemporalité qui me permet de savourer ces quelques instants passés autour de ce banc, appréciant les bons côtés (un temps agréable, la relative beauté des lieux, aménagés récemment pour accueillir le tramway), négligeant les moins bon (la circulation automobile et tout ce qu'elle implique, les différentes mésaventures du trajet, mon chargement encombrant et peu commode, la soif, la fatigue). 

Le moment des adieux se présente inévitablement, il est d'ailleurs précipité par un groupe de personnes pressées de pouvoir profiter du banc à leur tour. Pour finir, c'est au tramway que je dis au revoir à Tazzio et Ovila, avant de retourner à la ligne 4, qui nous a amené ici.

C'est ainsi que se termine cette formidable expérience pour moi. Je rédigerais plus tard un billet sur mes impressions en quelques mots, pour clôturer la série Festival. Comme le montrent les différents libellés que j'ai crée, j'ai d'autres sujets sur lesquels je compte publier, même si ce ne sera pas forcément sous la forme d'un «live journal».  

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