dimanche 1 octobre 2017

Finalement, le plus dur quand on vieillit, c'est...

Feeder vient de sortir son vrai (et officiel) Best Of. Certains considèrent en effet que Picture Of Perfect Youth était déjà un Best Of, mais c'était pas officiel, juste une compilation de singles du groupe.

Je l'écoute en ce moment même. Certes, c'est jouissif, mais aussi douloureux quelque part. Jouissif car ça ne s'appelle pas Best Of pour rien (et Feeder étant mon groupe préféré...), mais aussi par ce puissant effet madeleine de Proust. De l'anecdote : Turn, que j'écoute en ce moment par exemple*, à ceux qui me rappellent des périodes entières de ma vie. En particuliers les meilleurs moments. 

Et c'est c'en partie ça le plus dur : le fait que ces moments appartiennent au passé, et leur intensité, renforcés par leur primauté en particulier, portent à croire que je ne vivrais plus jamais la même chose à l'avenir. L'autre côté, c'est que (pour la première fois), je découvre ce que veut dire intrinsèquement, profondément, un Best Of. C'est ce qu'a fait de mieux un groupe. Même s'il y en a qui enchaînent les Best Of, on peut s'accorder par exemple sur le fait qu'il y en a toujours un qui est le meilleur, voire que les autres sont illégitimes, etc...Ce que signe surtout un Best Of, c'est un stade particulier de la vie d'un groupe. Que le meilleur a été fait dans sa quantité. Même si la qualité est plus importante que la qualité (on ouvre le débat ?), en partant du principe qu'un groupe se bonifie avec le temps par exemple, même si le meilleur reste à venir, l'essentiel a déjà été fait. Inutile d'en dire plus. prendre conscience de cela dans sa chair au sujet de son groupe préfère est inévitablement douloureux. Cela rappelle par ailleurs la finitude des choses, ici d'un œuvre même inachevée, ce qui renvoie à d'autres finitudes (la mort ? Désolé mais je ne me sens pas développer les quatre ou cinq pavés nécessaires à aboutir logiquement à cette conclusion, ne serait-ce que parce que c'est hors sujet).

Petit retour sur la primauté : toutes les premières fois ont ce goût particulier, là encore je ne vous apprend rien (et c'est d'ailleurs un sujet passionnant d'un point de vue scientifique, mais là n'est pas le sujet). Je reviendrais là-dessus prochainement (car il semblerait que je sois appeler à mettre à jour plus régulièrement ce blog dans les semaines à venir...), c'est aussi du coup une malédiction pour les fois suivantes : on se ramène au souvenir de cette première fois pour évaluer les suivantes. Si la malédiction n'a pas était déterminante pour des babioles comme mon premier Supercar (la 8448, quoique...), lorsqu'il s'agit de la découverte de la sociabilité en dehors d'un cadre scolaire par exemple, mes logiciels s'entêtent sur des comparaisons qui paraissent pertinentes à première vue, mais qui limite aussi les perspectives, sans compter que ça casse inutilement la magie de l'expérience.

Si j'ai parlé de Feeder et de son Best Of ce soir, c'est que c'est un exemple comme un autre. De plus en plus de sujets dans mon entourage, mon quotidien, me ramène aux mêmes constats. J'ai peut-être déjà fait (peut-être pas !) mes meilleurs rencontres, obtenu mes meilleurs opportunités, fait mes meilleurs réalisations (sportives, techniques, artistiques ? ça non, la trilogie DCAA n'est toujours pas sortie !). Le «peut-être pas» est important, mais on ne peut exclure qu'à défaut d'en être sûr, il faut peser l'importance de ce qui est déjà fait. Et pour finir mes réflexions puériles de jeune trentenaire, ma soirée d'hier, mon nouveau métier...sont autant de choses qui me rappellent que même si le contexte est moins favorable que dans les début de ses premières expériences, la vie reste pleine de surprise (potentiellement, y a pas de règle à ce sujet, vous vous en doutez...), et tout porte à croire, optimiste comme je suis, que je suis dans un environnement propice à ces dernières ;-)

Finalement, le plus dur quand on vieillit, c'est...la nostalgie ?
Ah...le temps où j'utilisais un lecteur CD pour écouter les derniers album de mes artistes préférés...même ça ça semble remonter à une vie antérieure... Idem pour les jeux vidéo (si si, ça m'arrive encore d'y jouer !) !!

*Il y a 15 ans, je téléchargeais Echo Park sur les réseau de Peer-to-Peer, suite à une expérience que je vous raconterais, avec la mise en contexte nécéssaire (si ce n'est déjà fait !). Seulement, ces réseaux n'étaient pas parfaits en terme d'exhaustivité en particulier, et composaient avec l'ADSL de l'époque : si les hits du groupe (Seven Days In The Sun, Buck Rogers, Just A Day) se trouvaient se téléchargeaient facilement, Turn, était moins disponible (quelques sources contre plusieurs dizaines/centaines pour les précédents). Du coup, je suis resté plusieurs jours (heures ? Semaines ?) avec les 17, puis les 23 premières secondes du morceau, ce qui m'a laissé un souvenir particulier et impérissables du début de ce morceau (Oh nostalgie, quand tu nous tiens....)