mercredi 1 janvier 2025

10 ans de Gyroroue : quel bilan et quelles attentes pour cette 11ème année (2025) ?

Avant toute chose, je voudrais souligner une fois de plus à quel point c’est ridicule de prétendre pouvoir exprimer, même à l’écrit avec un texte aussi réfléchi et construit que possible, tout ce que m’a apporté la gyroroue dans ma vie. J’ai beau tout avoir dans la vie, malgré le fait d’appartenir à plusieurs minorités (notamment ethnique ou d’orientation sexuelle), c’est impressionnant tout ce qu’à apporté la gyroroue dans ma vie, ce que je voyais au départ juste comme un moyen de déplacement «encore plus pratique et fun par dessus tout». 


Et il y a vraiment un truc. Comme j ai pu le voir sur Youtube, il y a beaucoup de témoignes d’amélioration drastiques de la santé mentale liés à la découverte et à la pratique de la gyroroue, que ce soit dans le contexte de la pandémie de COVID 19, ou de situation personnelles. D’ailleurs arrêtez tout y compris la lecture de ce billet et allez absolument regarder une de ces vidéos voire plusieurs  (bon je dis ça mais il faut que je vous en mette en lien car pas sûr qu’elles se trouvent aussi facilement). Gardez ce premier visionnage en mémoire et revenez-y un jour si votre moral n’est plus au plus haut. Sérieusement, ça vaut plus que toutes les vidéos de discours motivationnels ou autres contenus de développement personnel. Après avoir vu ces vidéos vous pourrez rependre la lecture de ces lignes.


Il faut reconnaître qu’une partie de cet apport n’est pas entièrement spécifique à la gyroroue.: j’ai trouvé des témoignages en rapport avec pour origine la pratique du Onewheel, de l’eSkate, ou même de la trottinette. J’ai même trouvé des témoignages couvrant le cas spécifique des VAE, mais là le ton était différents : il s’agissait de personnes qui pour une raison ou pour une autre ne pouvait plus faire de vélo traditionnelle et donc étaient ravi d’avoir une alternative. Plus un discours sur une autonomie retrouvée qu’une découverte inattendu de bienfait sur la santé mentale. Quoiqu’il en soit je ne suis pas un expert sur le sujet, j’ai aucun moyen d’expliquer ce qui était à l’oeuvre dans notre cas, je pourrais à peine vous le décrire ! Mais c’est un apport très significatif pourtant laissé de côté lorsque l’on aborde la question des nouvelles mobilités électriques. 


Ajoutons à cela que j’étais pour ainsi dire le client parfait pour l’adoption de la gyroroue : j’adore la physique et la technologie, et j’ai toujours cet esprit de l’ingénieur recherchant la solution optimale. Or exploiter le principe du pendule inversé comme solution de déplacement personnel, le fait aussi qu’on aie mis au point un véhicule ne disposant que d’une roue (une ça suffit, plus c’est du superflu), c’est tellement élégant…Je ne parle même pas ici de l’aspect électrotechnique (je suis électrotechnicien de formation, le fonctionnement électrique de ces engins est par principe intéressant à mes yeux. Et  si l’on évoquait le fait qu’on ne parle que d’une roue, d’un point de vue électrotechnique c’est tout aussi élégant car nous avons une batterie alimentant un moteur au travers d’un étage de conversion, ce qui se traduit par 3+1  comparons principaux donc (batterie, carte mère et l’ensemble moteur, le +1 pour prendre en compte le châssis tenant le tout.


Ah et j’oubliais, est-ce que j’ai dis que c’était fun à pratiquer ? Là encore je ne pourrais pas rentrer dans les détails, il y a déjà pas mal de ressources sur le sujet, et il y aurait tellement à dire…Mais faisons bref : pour rappel, outre les panels véhicules automobile et le vélo, j’ai fait des courses loisirs en karting, je conduis des trains au quotidien et j’ai fait pas mal de kilomètres en vélomobile (vélo couché caréné). Même si mon répertoire est loin d’être exhaustif, j’ai tout de même un point de vue intéressant pour dire que la gyroroue ne ressemble à rien d’autre. Ça ne se conduit pas, et si on perd la beauté de la notion de propulsion humaine, le côté sans effort permet d’être au plus proche de ce que serait une expérience de contrôle télépathique ou télékinésie. C’est «magique». Et je ne parle pas du plaisir que procure la sensation de glisse, qu’on a pas avec la marche, qui est la chose la plus comparable en parlant de chose qui paraisse naturelle. En fait c’est une expérience tellement intuitive qu’elle en devient impossible à décrire sauf à se creuser le cerveau comme pas permet pour partager des expériences, des conseils de posture ou autre. Et c’est très simple à se représenter ce que ça fait. Essayez de vous imaginer en train de donner des conseils à quelqu’un comment mieux marcher, ou marcher différemment pour un contexte précis (préparer une randonnée avec une personne n’ayant pas l’habitude de beaucoup marcher)….


Mais à vrai dire, est-ce vraiment le match parfait entre la gyroroue et moi ? Et bien pas vraiment. Pour en profiter, il faut sortir de chez soi, et ça, j’en suis rarement pas fan. Le risque est trop grand de croiser des gens. Si j’ai beaucoup apprécié le côté pratique de s’installer à Paris, je n’ai pas beaucoup profité de l’avantage d’avoir tout à portée de marche. Heureusement la gyroroue m’a vite permis de prendre une certaine distance avec les gens, en me libérant de l’obligation de circuler sur le trottoir. C’est là que le côté très pratique (trop pratique ?) de la roue entre en jeu. Là ou le vélo (même pliant, même Brompton, même Brompton amélioré) n’était pas à l’aise dans l’exercice (en anglais je dirais qu’il est trop «combersome»), une gyroroue, ça passe ! Donc si au quotidien je n’étais pas du genre à sortir pour aller me balader en roue, le fait de pouvoir faire mes courses ou aller au travail en roue était doublement bénéfique :  j’atténuais mon anxiété sociale, et je prenais du plaisir à être dehors.


Un mot sur le bénéfice financier : chronologiquement parlant, je me suis Installé à Paris pour pouvoir vendre mon dernier véhicule automobile. Outre les galères qui viennent avec le fait d’être automobilis (merci à mes parents de m’avoir permis d’en prendre pleinement conscience en me permettant de grandir dans un foyer sans permis), il y a aussi le coup. Intrinsèquement l’automobile coûte cher. Mais ma façon de fonctionner, que l’on va traduire par le fait de vouloir allouer une part importante de mon budget dans les moyens de déplacement, ne pouvait qu’exharceber cet état de fait. J’ai donc été automobiliste de 2006 à 2015, avec un recoupement avec ma vie de cycliste, qui s’est poursuivie jusqu’en 2019 (même si le vélo étant souvent prioritaire sur ces années). De 2015 à 2019, le vélo avait même la priorité sur la gyroroue, car par nature la roue n’est pas une activité physique (à mon niveau de pratique en tout cas). À la roue revenaient les situations où même le Brompton montrait ses liimites. C’était tout aussi vrai pour les trajets de 400m éludés précédemment que pour ceux de 40km, lorsque j’avais une contrainte de temps telle que je ne pouvais pas jouer avec la lotterie de ma forme du moment. Ça, et les situations où je ne pouvais pas me permettre de transpirer. En parallèle, je me suis mis au sport (plus en faisant semblant avec ma séance hebdomadaire). Et c’est l’intégration de ses séances de sport, à l’époque quotidiennes (bien aidé par la nécessité de remplir mes anneaux), qui m’a permis de compléter la bascule sur la gyroroue fin 2019. Car à mes yeux, outre le côté «moins pratique» (et comme le mieux est l’ennemi du bien), le vélo n’était bizarrement pas fait pour moi d’un point de vue financier non plus (bon après si je pousse le raisonnement jusqu’au bout, rien ne l’est et je devrais rester enfermé chez moi). Comme les vélos étaient moins chers que l’auto, il me faillait le meilleur dans les deux catégorie de vélo (vélo de ville et vélo «de sport par tout temps), j’avais donc un Brompten…custom by Kinetics et un Velomobiel custom par les meilleurs du secteur aussi. Par custom, j’entends notamment avec les meilleurs transmissions qui soient. Si je surveillais chaque dizaines de gramme que faisait mes vélo (sauf le Quest ), la transmission avait un passe-droit de principe : la meilleure techno du marche, hors critère du poids. J’avais donc sur mes trois monture principale Un Rolhloff, un NuVinci N360…et un Pinion (le P1.18 qui était le premier et un temps le seul proposé par la margue). Et mon problème se situe là : quand juste des accessoires coûtent plusieurs milliers d’euro pièce, c’est parfois difficile à justifier, même si ça m’offre la garantie d’avoir ce qui se fait de mieux. Quand je suis passé à la roue, j’ai pu conserver cette garantie d’avoir ce qui se fait de mieux mais à moindre coût. Impossible de m’acheter une roue à plus de 10000€, ça n’existe pas. De plus, les roues sont un temps restées des objets «achevés» dans le sens où la notion d’accessoires n’avait pas de sens*. C’est de là que je tiens ma nouvelle approche d’avoir les roues les plus «stock» possible (pas assez stocks aux yeux de certains…). En fait si j’ai pu réduire mon budget «moyen de déplacement» c’était par nécessité d’une part, car j’ai du passer par l’absurdité d’avoir plusieurs roues d’un même modèle pour le maintenir, mais aussi par le gain en granularité dans les dépenses (malgré la quasi absence de consommables, mais là on irait trop loin - disons que les consommables ont toujours été hors budget) : Là ou j’économisais pour une transmission auparavant, là j’achète une roue complète (no pun intended). J’ai désormais le luxe d’avoir des roues de secours (still no pun intended), Des vrais en plus, à usage équivalent**


Est-ce que j’allais oublier le volet le plus important, à savoir celui de la communauté et de la vie sociale ? Là encore, il sera compliqué de rendre justice à l’importance qu’ont pris les rencontres dans ma vie, je vous en reparlerais en détail plus tard


Bon je n’ai plus d’idée de comment esquiver la question : combien ai-je de roue ? Et bien j’en suis à un stade où la réponse est loin d’être évidente....je vous explique ça dans un prochain billet !



*En fait ça n’a été vrai qu’un temps, une brève période de 2015, avec la Dolphin D5. Avant ça, j’avais du acheter une torche et un support pour Pukka , qui comme toutes les rues de l’époque hors Solowheel Xtrem n’avait pas d’éclairage, j’étais aussi tenté par un sac à dos pour la porter autrement qu’à la main. La Dolphi D5 avait des éclairages avant et arrière, une béquille, un trolley, c’était la roue complète. Après ça, déjà sur ma Z10 j’ai cédé à la tentation des pédables Nylonove, puis il y a eu l’arrivée des PowerPads, des chargeurs rapides, et du changement des pneus d’origine. 


**Ou presque, seuls mes grosses roues sont totalement interchangeabilités, pour mes moyennes, je sacrifie l’idée de la suspension sur mes roues de secours à la V11Y, et j’accpete de revenir 10 ans en arrière avec 20km/h max et 10 km d’autonomie pour la Mten 4

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